Quand Sud-Rail creuse la tombe de la SNCF
Le Comité Bordelais d’Alternative Libérale s’inquiète des grèves à répétition à la SNCF, qui pénalisent lourdement les Français et notre économie déjà vacillante et rappelle que la seule solution pour allier droit de grève et service public est l’ouverture du rail à la concurrence.
Depuis le mois de décembre, le syndicat Sud-Rail a décidé d’entamer un bras de fer avec la SNCF. Après plusieurs semaines de grèves, les agents Sud-Rail ont déclenché une action qui a abouti à la fermeture de la gare St Lazare, mardi 13 janvier à Paris. Plus de 500 000 personnes se sont retrouvées privées de train et d’information. Jeudi 29 janvier, les usagers du service public seront à nouveau les otages d’un conflit qui n’est pas le leur, puisqu’une nouvelle grève nationale est annoncée.
Sud-Rail, qui prépare les élections professionnelles du mois de mars, ne recule devant rien pour envenimer le rapport de force avec la direction et rassembler ses troupes face aux autres syndicats. Ce syndicat a su se montrer très créatif, qu’il s’agisse des motifs de grèves (refus de changements d’horaires parfois de quelques dizaines de minutes seulement, refus d’un déplacement des dortoirs à la Gare du Nord …) ou des modalités de grève (grèves de 59 minutes pour annuler les trains sans perdre une journée de salaire, se déclarer gréviste 48h avant de venir travailler alors que le trafic a été réorganisé par la direction …).
Ces grèves à répétition rappellent l’impossibilité d’allier droit de grève et monopole, tant un service public implique nécessairement la continuité que la grève rend impossible. Le service minimum, les dernières grèves l’ont montré, n’est qu’un palliatif inefficace.
La seule solution pour allier droit de grève et service public ne peut venir que de la fin du monopole de la SNCF sur le transport de voyageurs par rail. Quand plusieurs compagnies ferroviaires pourront affréter leurs propres trains et qu’il sera possible d’ouvrir des lignes de bus pour concurrencer le rail et le métro, la grève sera redevenue un bras de fer entre employeurs et salariés, dont les clients ne seront plus les otages.
Le monopole de la SNCF sur le transport de voyageurs prendra fin en 2010. Une fois de plus, c’est d’Europe que viendra la liberté, la baisse des prix et un meilleur service : après le transport aérien (c’est grâce à la fin des monopoles nationaux qu’a pu avoir lieu la démocratisation du transport aérien) et les télécoms (grâce à la concurrence, les Français bénéficient d’un des haut-débit les moins chers d’Europe), voici le tour du transport ferroviaire.
Air France a déjà annoncé réfléchir à affréter des trains. Virgin, déjà présente, dans d’autres pays européens devrait également venir en France. Quant aux autres compagnies nationales comme la Deutsche Bahn, elles ne devraient pas être en reste.
Dans un an, les Français auront enfin le choix. Et s’ils ne souhaitent plus voyager via une compagnie dont certains agents ne semblent avoir d’autre philosophie que de martyriser leurs propres clients, alors la SNCF encourra la faillite face à des concurrents qui sauront offrir à leurs clients le service et l’attention qu’ils méritent.
Gageons alors que les syndicalistes de Sud-Rail sauront prendre leurs responsabilités et ne pousseront pas l’indécence jusqu’à demander que l’argent public vienne combler le trou qu’ils auront eux-mêmes creusé.