La crise ne passerait pas en France : un nuage de Tchernobyl !
A la lumière de la variation de son produit intérieur brut au premier trimestre, la France semble moins touchée que ses voisins par la crise internationale. Le gouvernement se glorifie de notre « capacité de résistance ». Pour Alternative Libérale, qui présentera cinq listes aux élections européennes de juin, le compte n’y est pas : la révision des chiffres de l’INSEE pour les évaluations passées nous invite à la prudence, tout comme le malaise endémique de notre économie.
Si les prévisions des économistes ont parfois mauvaise presse, l’INSEE vient d’établir une nouvelle référence avec des erreurs considérables non pas sur des évolutions futures mais sur des chiffres passés. Ainsi, la publication de l’évolution du PIB français au premier trimestre 2009 a-t-elle été accompagnée d’une révision importante des estimations pour les trimestres précédents. Ce révisionnisme statistique ne fait pas honneur à une institution que beaucoup créditent encore d’une certaine indépendance.
Il ne s’agit pas de retouches à la marge. Alors que la France était réputée entrer en récession à la fin 2008, elle l’était de fait dès le premier semestre. La croissance du PIB pour l’année 2008, auparavant estimé à 0,7%, n’est maintenant gratifiée que d’un modeste 0,3%, soit une erreur d’environ 8 milliards d’euros. Une peccadille ? Pourtant, une rectification comparable sur le premier trimestre 2009 nous rapprocherait de certains de nos voisins réputés moins résistants que nous.
Dès lors, les déclarations lénifiantes sur la France qui résisterait mieux que les autres à la crise sont à considérer avec la plus extrême prudence. En effet, les 25% de jeunes sans emploi sont sans doute lassés de jouer le rôle d’amortisseur social, le déficit est effarant, la dette court sur plusieurs générations et aucune réforme structurelle d’ampleur qui permettrait de profiter de la reprise n’a été entreprise.
Alors, Cocorico ?
mardi 19 mai 2009
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