lundi 2 mars 2009

Communiqué de presse

La Commission Balladur enterrée par le lobby des élus locaux


Nicolas Sarkozy nous annonçait fin 2008 « moins d'échelon, c'est moins d'impôt ». Manifestement, il n'aura pas été suivi par la Commission Balladur, qui proposera dans son rapport quelques maigres idées bien insuffisantes pour résoudre le puzzle administratif et politique français. Alternative libérale parie, avec regret, sur la perpétuation des baronnies locales et des bureaucraties byzantines, coûteuse tradition de notre pays.

Dans les propositions de ce rapport, tout n'est pas négatif. Si la proposition-phare de la commission Balladur ressemble à un effet d'annonce, le passage de 22 à 15 régions en métropole, par regroupement négocié, encourage le projet de grandes régions. Le projet d'un Grand Paris, tout comme le développement des responsabilités de l'intercommunalité, favorisent la dimension de Métropole, à la juste échelle de l'ampleur du développement urbain.

Enfin, la solution de la négociation entre départements et régions proposée par la Commission est pertinente : le redécoupage de la carte politique et administrative est un travail de concertation.

Mais pourquoi la Commission, alors que les échelons intercommunal et régional s'imposent comme structurants, n'a pas su régler d'une part la question du département et d'autre part clarifié et renforcé les compétences des Régions ?

Comment savoir qui, de la Région ou du Département, est responsable de la construction d'un Collège, de la route nationale, de la cantine du Lycée, du projet de Tramway ou du financement d'une exposition ? Quel contribuable peut accepter que le tiers des dépenses publiques des collectivités, en pleine explosion, s'évapore en frais de gestion ?

Alternative Libérale prône la suppression du département, échelon inutile, le rapprochement négocié de certaines de nos 36 000 communes les plus isolées, ainsi qu'une part d'autonomie fiscale locale. Ces propositions, reprises pour l'essentiel par le rapport Attali, sont dictées par le bon sens.

Hélas, après l'épisode rocambolesque des plaques d'immatriculation, qui aura symboliquement vu le gouvernement reculer, la Commission a choisi de jouer sur du velours avec l'immense lobby des élus et potentats de France. Ces derniers, manipulant démagogiquement les notions d'identité régionale et locale, s'acharnent à perpétuer leur propre pouvoir et la manne publique associée. Au lieu de penser à une organisation locale à la fois plus proche et plus transparente, ils prônent le statu quo.

Si le lobby fait mine de s'indigner aujourd'hui, il sait en réalité qu'il a gagné. 2014, c'est illusion du long terme intelligent : cette date enterre tout velléité d'agir. Comme l'écrivait Keynes, « A long terme, nous serons tous morts ».

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